Réflexion d’un dimanche matin: Il est urgent de retrouver notre sanctuaire intérieur.

À L’heure où tous les sanctuaires extérieurs s’effritent voire s’effondrent dans des abîmes,

À l’heure où nous réalisons que ceux qui se sont présentés comme maîtres en tout genre, ne sont que de pâles et sinistres sires occupés à la croissance de leur égo au mieux, voire à la destruction de notre être, au pire,

Il est urgent de retrouver notre sanctuaire intérieur.

Se reconnecter à notre lumière intérieure, à la joie originelle devient une urgence. Les petits enfants, les naïfs et les artistes nous montrent la voie.

Or parfois il y a tant de couches d’éducations rationnelles, de peurs héritées ou vécues, de détresses, qu’il est lent le chemin intérieur vers cette source unique à chacun. Nous ne retrouverons son chemin que dans le silence, et la solitude;

Solitude habitée par l’attention à notre souffle. Solitude d’un monastère pour certains, solitude habitée de la nature, toujours riche d’enseignements.

Ce chemin vers notre sanctuaire intérieur ressemble à une plongée en trois paliers:

1/ Silence et Nature

C’est bien souvent le premier palier vers notre parcelle d’énergie divine, que d’écouter et de contempler la nature, en silence.

Ce matin de la fenêtre de ma chambre, je voyais « mon » érable qui est un des derniers de la rue à perdre ses feuilles. J ai assisté à une belle illustration du « lâcher prise ». Une feuille d’un jaune encore admirable se détachait et tournoyait lentement, élégamment, suivi de deux autres quelques instants plus tard. Aucune hâte, une danse lente et légère. De la grâce jusqu’au tomber au sol.  Belle leçon pour nos fins de vies….

SI nous ouvrons nos yeux et nos oreilles à la nature et au silence, nous y trouverons assurément le chemins vers notre sanctuaire intérieur.

Notre société s’est perdue dans le bruit, l’information non stop vomit à longueur de journée et donc fausse car non digérée; Bruits, rumeurs, fausses ou vraies croyances( cela ne change pas grand chose!)  assénées sans cesse, valorisation de la course aux pouvoirs petits ou grands, compétitions en tout genre.  Dans ce vacarme l’être humain perd  son humanité et son être….

Le silence est une vraie nécessité dans nos vies pour que nous nous réapproprions une qualité d’écoute, une hygiène de l’âme comme la douche est nécessaire à l’hygiène du corps. Ne trouvez vous pas que nous en avons de plus en plus le goût, de ces grandes plages de silence, où le vacarme et tohu-bohu de nos vies se calme, et où tout reprend sa juste place? La solitude s’avèrera féconde si nous l’accueillons au lieu de la fuir, voire si nous y plongeons avec délice à intervalles réguliers.

Les bouleversements socio économiques, climatiques, écologiques à l’oeuvre, génèrent peurs et inquiétudes et nous mettent au pied du mur. Il est grand temps de faire notre retournement intérieur et de retrouver un sens apaisé et lumineux à nos vies.

2/Un deuxième palier après celui du silence et de la nature, est celui de la compassion.

Ni pitié, ni empathie qui font intervenir notre capacité à souffrir COMME l’autre, et donc à ne lui être d’aucune aide véritable en plus que d’affecter les zones de stress sans nos cerveaux;  mais bien celui de la compassion qui est de souffrir À COTÉ  de l’autre, de l’accompagner dans ce chemin, ce qui fera intervenir les zones de l’amour, la tendresse et la joie dans nos cerveaux. Si notre coeur s’ouvre et se met à l’oeuvre, nous pouvons alors apporter quelque chose à l’autre de l’ordre de la paix et de la Joie, le ramener lentement vers Son propre chemin intérieur.

Or nous confondons trop souvent aujourd’hui compassion et exhibitionnisme affectif, où chacun gratte ses plaies en montrant combien il est malheureux, attendant une aide extérieure;  À cela répond en miroir, une société  qui ne nomme plus les blessures mais les camouflent sous une pseudo bonne conscience. Si nous sommes en effet tous inter connectés et si l’attention à l’autre n’est pas à remettre en cause, nous oublions trop souvent ce retournement intérieur absolument nécessaire à notre croissance, et donc à la guérison ou du moins la compréhension plus vaste de nos blessures.

Le premier palier de notre croissance est donc bien l’écoute intérieure dans le silence et la nature, pour qu’ensuite nous puissions développer cette  dimension de compassion qui nous fera croitre en ouvrant la porte de notre coeur « empereur » selon la dialectique de la médecine chinoise, c’est à dire « le pâle reflet de l’énergie céleste en nous ».

3/Enfin le troisième palier vers notre parcelle d’énergie divine à faire grandir,  est celui de la présence.

Présence à ce qui est, à ce que je fais, à qui est là, dans la simplicité du quotidien. Ne pas se laisser emporter par le mental dont la spécialité bien souvent est la gymnastique acrobatique. Il ne s’agit pas de le blâmer, mais d’accueillir nos errances mentales agitées, et de les apaiser d’un sourire, d’un souffle. Je reviens ici et maintenant, en épluchant des légumes ou en écoutant activement un patient ou un ami. En faisant mon ménage ou en écrivant un texte. Etre présent: Cela a l’air fort simple et nous savons combien cela demande notre patience et notre indulgence pour ces fuites quasi permanentes.

Ce troisième palier, le plus profond, celui qui nous ouvrira la porte, est en quelque sorte une synthèse des deux précédents: silence et compassion envers nous même, dans un premier temps…. Pour pouvoir ensuite « faire des ricochets » si j’ose dire envers les autres.

Si je me rapproche de mon sanctuaire intérieur, je suis alors nourrie et apaisée, parce que je retrouve tout simplement ma vraie nature et me connecte à une énergie d’amour immense: je suis aimée et je suis capable d’aimer. Seulement alors nous pourrons aider l’autre à se rapprocher de sa propre lumière intérieure et gouter à son tour à cette source d’amour.

Le sacré n’est plus à chercher à l’extérieur, il ne l’a jamais été d’ailleurs si l’on relit les enseignements de tous les grands maitres spirituels de Bouddha à Jésus Christ:  mais il réside bien dans « Le souffle et la vigilance » selon l’enseignement même de Jésus à la Samaritaine au puits de Jacob.

Pour clore cette petite réflexion, et continuer de nous faire cheminer, je vous partage quelques extraits

 « une vie bouleversée » D’Etty Hillesum

« Il faut accepter toutes les contradictions; tu voudrais les fondre en un grand tout et les simplifier d’une manière ou d’une autre dans ton esprit, parce qu’alors la vie te deviendrait plus simple. Mais elle est justement faite de contradictions, et on doit les accepter comme éléments de cette vie […]. Laisse la vie suivre son cours, et tout finira par s’ordonner »

 

Rainer Maria Rilke.

« Soyez patients en face de tout ce qui n’est pas résolu dans votre cœur. Essayez d’aimer vos questions elles-mêmes… Ne cherchez pas… des réponses qui ne peuvent vous être apportées, parce que vous ne saurez pas… les vivre. Et il s’agit précisément de tout vivre. Ne vivez pour l’instant que vos questions. Peut-être simplement finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses ».

 

Si vous avez aimé cette publication... partagez-la!

  1. Chris
    | Répondre

    Merveilleux site. Merci pour ces partages.💓💕🪷 pensées positives de Bretagne en France 🇫🇷 🥰

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *