Sous le choc

Pardonnez ce post qui n’a rien de didactique, si ce n est que votre thérapeute peut aussi être fragilisée et bien peu de choses comme nous tous.

Et que seule sa foi, et les mots de soutien des amis, lui permettent de trouver les ressources nécessaires.

MERCI.

L’onde de choc de 2500 tonnes d’explosifs qui a dévasté une ville, un pays, a voyagé aussi, bien plus loin, partout où vivent des familiers de libanais: père, mère, enfants, neveux amis, connaissances vivant à Beyrouth ou ailleurs dans le pays. C »est un pays tout entier qui a été ébranlé et la communauté mondiale également.

Nous tous, qui avons un être cher à Beyrouth, sommes aussi en état de choc.

Bénissant le Ciel si nos proches sont en vie, priant pour les blessés et les morts soufflés par une explosion titanesque:( ils n’ont pas eu le temps de comprendre quoi que ce soit avant de mourir. Mort volée!)

Alors, le port du masque, le temps qu’il fait, les cours à continuer de préparer ou les papiers à expédier ne sont tout à coup plus rien: un nuage de futilités qui flotte quelque part au dessus de nous, loin, très loin.

Assise, prostrée, plusieurs chandelles allumées devant nos icônes, suspendue à Watts app, nous essayons de reprendre pied, nous aussi, confrontés à l’expérience suprême:

Celle de notre impuissance.

Au milieu de ce drame force est de constater que la gratitude est partout: même blessés, même sans vitres à leurs fenêtres, les gens remercient le ciel d’avoir échapper au pire.

Ils sont pourtant déjà depuis longtemps dans la pire des situations, or là un degré de plus a été atteint.

Gratitude de tous les survivants devant une ville détruite

Gratitude de nous tous si proches et malgré tout hélas si lointains.

Gratitude pour les moyens de télécommunication qui fort heureusement fonctionnent encore.

Que la vie est fragile. Pourquoi faut il de tels désastres pour se le rappeler?

Et force est de constater aussi que seule la foi, la méditation, la prière nous apporte un peu de calme et nous permet d’avancer, un pas de plus. Là bas , comme ici. Retour à l’essentiel.

Seuls le silence, le retour à notre centre nous permet de trouver un petit espace de calme.

Et nous ne voulons plus quitter ce lieu intérieur. La vie s’est arrêtée et concentrée en ce petit point lumineux minuscule au creux de notre poitrine d’où peut être repartira le souffle.

Nous écoutons le murmure du grand mystère de la vie. Nous mesurons la fragilité et le miracle de la vie.

Un pas à la fois, une respiration à la fois, la vie repart… et nos larmes rendent grâce.

Puisse cette Apocalypse être le germe d’une renaissance pour ce pays . Oh, certes, cela va prendre des lustres. Mais aujourd’hui a été atteint un tel niveau de destruction, qu’il ne peut qu’y avoir que renaissance …

Demain, aprés demain sur d’autres bases que celle de la corruption économique qui a mené ce pays à la ruine, Beyrouth et le Liban renaitront

Les libanais sont des gens extra ordinaires. Ils survivront!

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