On reparle des statines!

 

Je vous partage un article récent  d’un cardiologue reconnu qui redit ce que beaucoup écrivent et disent depuis pas mal de temps sur tous les continents….à propos de Statines et que ma modeste pratique auprès des patients confirme depuis plusieurs décennies!

Peut être qu’à force d ‘enfoncer le clou…les patients seront mieux informés et ne laisseront plus les pouvoirs publics jouer avec leur santé à court, moyen et long terme..?

Je vous renvoie aussi  aux deus articles que j ai reportés sur ce site sur le sujet:  tous deux dénoncent ces fausses croyances quant aux statines » indispensables « pour faire baisser des taux qui sont loin d ‘être préjudiciables.

Quant à ma pratique personnelle avec les patients: la phytothérapie, et les conseils hygiéno diététiques viennent à bout de plus de 80% des « problèmes « de cholestérol…

Donc ne vous laissez pas prescrire des statines pour que vos analyses fassent plaisir à votre médecin:  y a t il un réel risque?  N’oubliez pas que ce n est pas le taux de Cholestérol total qui est préjudiciable, mais bien les rapports CT / HDL et CT / LDL.. N oubliez pas que la notion de « mauvais cholestérol » est en train d’être revue et remplacée par un risque bien plus réel pour les artères: L’ACIDITÉ…..et les règles hygiéno diététiques dont parle Mr Juneau luttent contre l ‘acidité: au besoin faites vous conseiller par votre naturopathe préféré

Le mouvement,( bouger TOUS les jours )restera toujours un excellent moyen préventif pour vos artères et pour votre foie …Donc la pilule miracle n existe pas et ne fait surtout pas de miracles….mais bien des désastres….Ouvrez vos yeux, vos oreilles…votre bon sens!!

Bonne lecture

Christine

«Les statines: une prescription pour manger mal!» – Dr Martin Juneau

PAR FABIENNE PAPIN LE 3 DÉCEMBRE 2013

«Donner une prescription de statines, c’est comme donner une prescription au patient pour manger n’importe quoi», affirme le Dr Martin Juneau.

Impatient, le directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal est persuadé que les lignes directrices des sociétés de cardiologie se trompent de cible depuis des années. Et ce ne sont pas les dernières en date qui le feront changer d’avis.

Dans le blogue qu’il tient sur le site d’ÉPIC, il les a qualifiées «d’aberrantes». «Tant que les lignes directrices ne tiendront pas compte des habitudes de vie dans le calcul du risque, elles ne m’intéresseront pas», précise le cardiologue1.

Tous les jours, le spécialiste croise dans sa pratique des jeunes de 40 ans avec un tour de taille de plus de 120 cm, qui mangent de la malbouffe plusieurs fois par semaine et ne font pas d’exercice. «Ce sont des bombes ambulantes, se désole-t-il, et pourtant ils ne seront jamais détectés par les algorithmes de risque de maladie cardiovasculaire.»

En revanche, avec le nouveau calculateur de risque, un homme de 60 ans, végétarien, non fumeur, qui fait de l’exercice tous les jours, n’a pas une once de graisse ni de graisse viscérale, et un tour de la taille de 85 cm, se trouve avec un risque élevé pour se faire prescrire une statine.

Pour le Dr Juneau, le meilleur moyen de savoir si un patient est à risque de maladie cardiovasculaire, c’est de s’asseoir avec lui, et de regarder ses facteurs de risque traditionnel, comme l’hypertension, le diabète, s’il est fumeur, et de lui poser des questions sur ses habitudes de vie.

«Ce n’est pas difficile de mesurer un tour de taille, d’interroger quelqu’un sur ce qu’il mange et le nombre de fois qu’il fait de l’exercice dans la semaine», estime-t-il. Cela ne sert à rien de donner des statines en prévention primaire à quelqu’un qui mange de façon équilibrée et fait de l’exercice, à moins qu’il ne souffre d’hypercholestérolémie familiale sévère.

D’autant que les personnes qui font de l’exercice sont justement plus à risque de souffrir des effets secondaires des statines. «On ne parle plus de 7 %, mais de 15 à 20 %», dit le Dr Juneau.

«L’exercice démasque les douleurs musculaires chez les gens qui prennent des statines. Je pratique au centre ÉPIC ou tous mes patients font de l’exercice, et je constate un très haut taux d’intolérance aux statines», précise le cardiologue.

À la recherche du taux parfait

De nos jours, le taux de LDL est pourtant devenu une référence. En fait, c’est comme si les médecins ne voyaient plus que cela et le tabagisme. «Il y a une fixation sur le LDL», précise le Dr Juneau. Les médecins sont «bien contents» parce le LDL de leurs patients est beau, et les patients en profitent pour continuer à manger n’importe quoi.

Et pourtant on ne meurt pas moins parce que l’on prend des statines en prévention primaire. «Les études montrent très bien que l’effet est négligeable. Il faut traiter 100 patients pour sauver un accident, mais ce sont des données que l’on ne donne pas aux patients», observe le Dr Juneau.

L’industrie préfère en effet diffuser son message autrement. «Elle vous dit que vous avez 45 % de réduction de risque avec Crestor et 36 % avec Lipitor, selon les études JUPITER et ASCOTT. Mais celles-ci ne vous donnent pas les NNT (Numbers Needeed to Treat) qui sont respectivement de 120 et de 100», rappelle le Dr Juneau.

Pourtant selon lui, si l’on veut vraiment se baser sur JUPITER pour décider de la conduite à tenir, il faudrait aussi dire aux patients que cette étude a démontré que la prise de statines augmente autant le risque de déclencher un diabète qu’elle réduit celui d’avoir un événement cardiaque. «Les statines ne posent donc pas seulement un problème d’effets secondaires musculaires, il faut aussi prendre en compte le diabète», précise le cardiologue.

En attendant, les patients ne changent pas leurs habitudes de vie, puisqu’ils se croient protégés des maladies cardiovasculaires avec les statines.

Or, ce n’est pas le cas: «La statine n’est pas de taille quand on mange mal. Les effets inflammatoires d’une diète riche en sel, en sucre, en gras saturés et en gras trans sont tellement plus puissants qu’une statine», souligne le Dr Juneau.

Le Dr Juneau est en revanche moins sûr de l’argument selon lequel trop baisser le cholestérol pourrait être dangereux, notamment sur le plan cognitif. «C’est une vieille idée des opposants aux statines, mais quand on regarde les études, on ne note pas beaucoup d’effets néfastes sur le cerveau», explique t-il. Dans plusieurs régions du monde où le taux de cholestérol est très bas, on ne note ni problème cognitif ni autre problème de santé.

Une controverse dépassée

Cela fait des années que l’on sait que le meilleur moyen de prévenir les maladies cardiovasculaires est d’agir sur les habitudes de vie. Pourquoi la communauté médicale accepte-t-elle de se faire dicter des recommandations qui ne tiennent pas compte de toute la littérature scientifique?

«Si la communauté médicale lisait attentivement toute la littérature sur les habitudes de vie, elle ne prescrirait pour ainsi dire pas de statines. Les seules personnes qui en ont besoin sont celles qui ont fait un accident cardiovasculaire et quelques personnes vraiment à très haut risque», affirme le Dr Juneau.

Pourtant les médecins continuent de faire la part belle aux statines et, avec les nouvelles recommandations, d’augmenter le nombre de personnes qui en prennent au lieu d’axer leurs interventions sur le changement des habitudes de vie. «Le gouvernement dépense des centaines de millions en prescription de statines, mais investit très peu pour des nutritionnistes et des kinésiologues et pour soutenir des programmes de prévention efficaces», constate le spécialiste.

Les statines représentent à elles seules près de 7 % des coûts en médicaments de la Régie de l’assurance maladie du Québec, (213,6 millions $ sur 3 125,7 milliards en 2012). Or, selon le Dr Juneau, environ 80 % des personnes qui en prennent ne devrait pas le faire. Une petite proportion de ces montants pourrait servir à soutenir la prévention.

Le Dr Juneau présente régulièrement des demandes en ce sens, mais cela n’aboutit pas 2. Selon lui, 12 millions $ pourraient par exemple permettre de financer la prise en charge d’activité physique par des kinésiologues et le coût des nutritionnistes dans le cadre d’un programme de prévention secondaire et de la réadaptation cardiaque. Il en existe dans toutes les autres provinces, mais au Québec le projet est toujours sur les tablettes pour manque de financement.

«Je comprends que le gouvernement n’imprime pas l’argent, mais peut-être que l’on peut le répartir différemment.»

Arrêtons de subventionner la malbouffe

Les préjugés sont forts. Nombre de médecins sont persuadés qu’il est impossible de faire changer les habitudes de vie de leurs patients. Or, pour le Dr Juneau, le meilleur moyen de convaincre quelqu’un est de vraiment croire à ce qu’on lui dit.

«Les patients ne changent pas, non pas parce qu’ils ne veulent pas, mais parce que le changement des habitudes de vie est difficile. Ça prend l’aide de plusieurs autres professionnels» affirme le Dr Juneau.

De plus, nos sociétés ne favorisent par les bonnes habitudes de vie. Les fruits et les légumes coûtent cher alors que la malbouffe et les boissons sucrées sont très bon marché.

«C’est un choix de société: on subventionne la production de porc, de bœuf, etc., mais très peu celle des fruits et des légumes», fait remarquer le Dr Juneau. Et c’est la même chose avec le maïs qui sert à produire du fructose pour sucrer les aliments. C’est donc normal, selon lui, que la malbouffe et les boissons sucrées ne coûtent pas cher.

Les mesures de prévention devraient englober des politiques contraignantes pour les entreprises. «On pourrait évidemment taxer les boissons sucrées. On pourrait aussi avoir des politiques de zonage pour empêcher les restaurants de malbouffe de s’établir à coté des écoles», suggère le Dr Juneau.

Pour lui, en tout cas, la prévention doit être une affaire globale et les actions importantes doivent venir de tous les secteurs de la société, pas seulement du milieu de la santé.

(1) Le Dr Martin Juneau est directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal et professeur agrégé de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

(2) Rapport du Réseau québécois sur la prévention secondaire et la réadaptation cardiaque, MSSS 2009http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2010/10-906-01.pdf

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