Ça va bien aller…
Le jour s’est levé sans se soucier de nos palabres,
Les bourgeons des érables grossissent lentement, mais surement.
Maman Écureuil, ( à moins que ce ne soit Papa) surveille son nid dans l’arbre voisin,
Et y apporte, affairé et consciencieux, les derniers préparatifs…
Il y aura d’ici peu, un ou deux écureuils de plus
Dans le voisinage.
Le Geai bleu est venu me saluer promptement,
Avant de continuer son vol,
Plus haut, plus loin.
Le café fume et embaume
Le matin nouveau.
J’aime ce silence : Communion au vivant.
Le rire des enfants dans la cour d’école désertée
S’est brutalement arrêté
Tel une horloge fracassée.
Nos embrassades, nos promenades,
Et nos soupers entre amis,
Nous paraissent maintenant valoir de l’or.
Les salles de concert et les théâtres
Sont désespérément muets,
Bouches béantes dont aucun son ne jaillit!
Quelques rares passants
S’évitent conscienceusement
Dans des rues désertées.
Je ne l’aime guère, ce silence angoissant.
Si la Terre nous a renvoyés réfléchir dans nos maisons,
La nature ne nous abandonne pas,
Nous qui lui avons pourtant fait tant de mal…
Comme une grande soeur,
Elle nous chuchote en douceur
« Ça va bien aller.
Sois sage, et cela va bien aller
Regarde autour de toi,
La vie est là! »
Serons nous sages?…
Tel un enfant repenti
Tendant les bras vers l’adulte
Qui gronda si fort,
Allons nous revisiter
Les vraies valeurs
De nos quotidiens?
Allons nous retrouver le sens
Du verbe Etre, et oublier un peu
Celui du verbe Avoir?..
Je veux y croire…
Croire contre vents et marées
À la beauté,
Qui continuera d’incendier le monde
Avec ses couchers de soleil flamboyant;
Je veux croire en la musique du vent
Dans les branches des arbres, en été;
Je veux croire au silence plein
Des aurores laiteuses sur une plage déserte.
Je veux croire aux rires des enfants
Et à la main ridée du vieillard
Qui connait, mieux que tous les bavards,
La valeur de son ouvrage.
La vie est là, tapie derrière nos anciennes
Habitudes,
Et ne demande qu’à bondir
Dans le coeur des Humains
Redevenus enfin sages.
Je le sais, je le sens,
Je l’attends avec confiance.
Et j’observe « sagement »
Le travail de l’écureuil,
La sève gonflant les bourgeons,
Et l’oiseau bleu,
Qui tous,
M’enseignent inlassablement:
« Ça va bien aller,
Au final,
La vie l’emportera… »
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